Galerie Varga Darlet

Galerie Varga Darlet
22 rue Bouffard Bordeaux
Du 15 septembre 1993
jusqu'au 15 octobre 1993

Bernard Privat revient à la galerie Varga Darlet avec ses femmes, hanches débordantes et seins opulents, qu’aucun cadre ne parvient à contenir.

Le repos, Technique mixte sur toile, 120 x 120 cm - 1993
Le repos, Technique mixte sur toile, 120 x 120 cm - 1993

L'EXPOSITION

Ses super-nanas, en plan américain souvent, gardent l’œil en bouton de bottine, la bouche arrondie sur un cri muet et le crâne lisse, comme casqué d’absence. Mais voilà que leur sexe se fait incertain. Voilà même que des hommes s’immiscent parmi elles. Et voilà que les vives couleurs qui les paraient comme des bijoux un peu clinquants laissent la place à des gris savants, aux transparences de diamants. Le peintre avoue, dans cette nouvelle utilisation du noir et blanc, un hommage à Joël Peter Witkin, photographe des corps monstrueux pourtant éclairés de tendresse.

La référence proclame ainsi un désir d’en finir avec les séductions trop faciles. De simplifier. D’aller à l’essentiel. Bernard Privat a fait du chemin depuis ses premières tentatives abstraites et même depuis ses premiers personnages, tout petits dans la résille d’écorchures et d’écritures qui les emprisonnait et qui, peu à peu, ont bouffé toute la place, n’en laissant aucune au décor, n’acceptant autour d’eux que le vide mais un vide rempli par le rigoureux travail du noir et blanc, justement.

Et ce n’est pas fini : « S’il s’agit de donner le maximum de force avec le minimum de traits, il va me falloir quelques années ! expose calmement le peintre. Déjà, rien que pour montrer une quinzaine d’œuvres ici, j’en ai rejeté le
double. De toute façon, comme c’est l’être humain qui m’intéresse, j’en ai pour toute ma vie : le sujet a beau sembler éculé, plus on le décortique, plus il en reste. »

Voyageur immobile —artiste !— n’aimant guère quitter Bordeaux, silhouette adolescente malgré la queue de cheval grisonnante, Bernard Privat continue done à croquer les silhouettes aperçues dans la rue, emmagasinant des tas de notes. Pourtant, s’il a également trouvé, récemment, un modèle accusant 130 kilos sans complexes, ses toiles s’écartent du portrait. Sous les de-
hors lisses de l’acrylique, sous la manière impeccable, il s’agit d’exprimer tour à tour le désir ou la douleur, la peur ou la joie. L’essentiel, sans la cruauté. La vie, sans l’anecdote.

Extraits article de presse par Catherine Darfay

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