Chez Privat l’obésité est un constant support de langage. Aussi bien dans l’intégralité du corps/portrait que dans la seule boursouflure d’une joue. L’obésité a ceci d’intéressant qu’elle engage le combat contre l’autorité des structures mentales. Elle annule les doxa qui régissent la production des sentiments et ses grilles préformatées de lecture. Non pas que Privat réduise son expression à l’une des formes faciles de la naïveté, mais parce qu’au contraire il s’interdit toute édulcoration.
Construite autour de pratiques obsessionnelles, son oeuvre va bien au-delà de la mythologie ou de l’érotisme chimérique. D’un dessin à l’autre, d’une série à l’autre, l’usage du kaléidoscope,de courbes interdisant la ligne droite, arbitraire,finie. C’est l’écho aux lois d’impermanence, à des arcanes souterrains tels que la spirale, le labyrinthe; nous sommes, vaille que vaille, dans l’engagement cosmique. Et peu importe les perspectives utilisées(d’ailleurs le normatif n’a pas cours dans la physique de Privat).
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