DIEUX JAPONAIS

Encre de chine 30 x 30Encre de chine 30 x 30Encre de chine 30 x 30Encre de chine 30 x 30Encre de chine 30 x 30Encre de chine 30 x 30Encre de chine 30 x 30Encre de chine 30 x 30Encre de chine 30 x 30Encre de chine 30 x 30

Harmoniques du soleil chantant

A fond de cale depuis des jours, la coréenne ouvrit enfin sa fleur.

Par quelques fentes (des membrures calfatées à la va-vite), le soleil pénètre et dépose des gouttes d’or sur les cuisses et le ventre de la jeune femme, du haut de l’escalier-en haut à gauche du tableau mais invisible-le capitaine la scrute. De toute sa tête d’oursin écarlate il la scrute depuis des jours et des jours, sans boire ni manger.

Le capitaine dégouline d’étoiles. Il a vu s’ouvrir la fleur, il n’a pas vu le rocher aux contours de monstre écarlate, il ne la pas vu parce qu’il ne regarde que le fond de la cale ; le seul rocher de la mer immense il ne la pas vu, il n’a pas reconnu le dialecte du bois que le rocher égorge.

La coréenne arrache sa corolle en riant, la plonge à l’intérieur de sa bouche et le capitaine comprend que sa propre vie va se réduire à la taille d’une personne immobile, comprend qu’il ne se plongera jamais dans cette bouche, parce que la mer finit d’envahir l’escalier, puis la cale, et bientôt bouillonne et grisonne au-dessus du pont et de ses membrures calfatées à la va-vite.

Textes  de Thierry Delhourme « extraits de la colline sans fin » voir tous les textes

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